Les Illusions d'Optique et La Vision
Les illusions de mouvement
L'œil humain est très vite fatigué quand il doit fixer longtemps un objet. Mais laisser glisser le regard de l'objet, nous évite ainsi de fixer trop intensément l'image et elle frappe donc d'autres endroits de la rétine. Les muscles de l'œil permettent de suivre un objet et de le percevoir précisément. Il est d'ailleurs prouvé qu'on perçoit des mouvements lorsque notre œil fixe fortement un objet. C’est la raison pour laquelle on perçoit des mouvements imaginaires.
De plus certaines figures (roues, cylindres, etc.) étant souvent associées à des mouvements de rotations, il arrive que le cerveau rajoute cette impression de mouvements à une image statique.
Et comme vu dans une précédente partie, l'œil est d'abord attiré par les éléments de forts contrastes puis par les éléments de moindres contrastes. Ce décalage dans le temps de réactions des cellules nerveuses pourrait être à l'origine d'un mouvement.
Ici les deux images semblent bouger
Illusions géométriques
Les illusions géométriques sont des illusions formées par des figures et des formes géométriques. Elles donnent lieu à des erreurs de dimension, d’interprétation, de direction, de courbure. Depuis la seconde moitié du XIX siècle on a trouvé plus de 200 illusions géométriques.
Une illusion géométrique ou optico-géométrique comporte deux éléments :
-Un élément inducteur qui provoque la déformation.
-Un élément test qui la subit.
Les illusions ne naissent pas dans la rétine. Un élément apparait dans chaque œil. Et l’illusion survient dans le système visuel où se concentrent pour la première fois les informations de chaque œil.
Nous savons que la plupart des images sont des illusions géométriques, mais on perçoit quand même des déformations.
Un exemple avec des cercles :
En associant le cercle du milieu à des éléments plus grands, on le sous-estime, il apparait donc plus petit. Alors que si on associe le cercle du milieu à des éléments plus petits on le sur estime, il apparaitra donc plus grand. C’est un effet de contraste. En réalité les deux cercles du milieu sont exactement de la même taille.
Elément inducteur
Elément test
Un autre exemple avec la verticalité:
La ligne verticale apparaît plus grande que la ligne horizontale alors que les deux lignes ont la même longueur.
Ceci s'explique grâce au mouvement des yeux : Le balayage horizontal est plus facile à exécuter qu’un mouvement vertical. Donc l’œil verra en premier la ligne horizontale, et comme il mettra plus de temps à voir et interpréter la ligne verticale, celle-ci paraîtra plus longue.
Illusions de couleur
Les illusions d'optique de couleur sont très nombreuses. Le cerveau va avoir tendance à amplifier les contrastes, à voir les couleurs en fonction de l’environnement, de l’arrière plan et de la luminosité.
Exemple: La grille d'Hermann découverte en 1870.
Ici le cerveau va adapter la luminosité d'une zone en fonction des zones qui l'entourent.
Les intersections blanches sont entourées de plus de noir que les lignes. On va donc le voir légèrement gris. En revanche lorsque l'on regarde fixement une intersection, elle apparaît blanche car on fait intervenir les cellules de la fovéa* (zone centrale de la rétine). Or ces cellules font beaucoup moins de correction par rapport à l'environnement.
On percoit des points gris
Un autre exemple celui des carrés:
Ici le cerveau va etre influencé par l'arrière plan et la luminosité.
Il va distinguer les couleurs des carrés par rapport à leurs environnements. Le fond blanc va donc amplifier la nuance du premier carré. Il apparaitra donc plus foncé. Le fond rouge, lui, va avoir tendance à diminuer la nuance du deuxième carré. Celui ci paraitra donc plus clair.
En réalité les deux carrés sont du même rouge.
Les deux carrés semblent être de deux couleurs différentes
Les images résiduelles
Lorsque nous regardons quelque chose, une image se forme sur la rétine et y reste moins d'une seconde. Plus nous regardons longtemps la même image, plus elle restera longtemps sur la rétine. C'est la persistance rétinienne.
Les images résiduelles sont dues à la persistance rétinienne.
Lorsque l’on fixe longtemps une image, nos photorécepteurs (ici les cônes) se fatiguent et saturent. Par conséquence lorsqu'on porte ensuite le regard sur une surface blanche, on voit cette image dans les couleurs complémentaires de celle-ci. (La couleur complémentaire du rouge est le cyan, celle du bleu est le jaune et celle du vert est le magenta.)
Si vous fixez le drapeau pendant 30 secondes et que vous portez ensuite le regard sur le drapeau blanc, vous le verrez apparaitre dans ses couleurs complémentaires. Le bleu, blanc et rouge.
Exemple: Regardez l'image de gauche pendant 30 secondes puis portez le regard sur le cadre blanc de droite.
Les cônes rouges vont saturer et l'image apparaitra dans ses couleurs complémentaires. Ici le cyan.
En regardant l'image de gauche plus de 30 secondes vous la verrez apparaitre sur le cadre blanc dans sa couleur complémentaire, le magenta car les cônes verts auront saturés
Les illusions subjective
Les illusions subjectives consistent à nous faire voir des formes qui n’existent pas. On voit inconsciemment des figures qui se détachent de leur fond alors qu’aucun trait n’est tracé. En réalité nous avons tendance à prolonger les segments et rechercher des reliefs là où il n'y en a pas. C'est ce qui va crée une figure, en réalité inexistante. On a l’impression que les lignes se prolongent mais qu’un objet posé dessus viens cacher les traits. Ces figures nous paraissent aussi plus claires ou plus sombres que leur fond. Cependant, quand les segments sont inclinés cette opération mentale est moins fondée et l’illusion disparaît.
Vous semblez voir un triangle alors qu'aucun trait n'est tracé.
Un cube semble apparaitre alors que ce n'est pas du tout le cas
Des ronds inexistants apparaissent. Sauf pour le dernier qui n'apparait pas
Les illusions artistiques
Ce ne sont pas des erreurs d'interprétations du système visuel humain, mais c’est la conception de l’œuvre qui induit l’œil en erreur. Il existe 3 types d’illusions artistiques.
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Un portant sur l’ambiguité. Un dessin peut donner lieu à deux interprétations différentes, chaque interprétation excluant l’autre. Une fois que les différentes interprétations ont été identifiées on peut, normalement, passer d’une interprétation à une autre sans difficulté.
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Un autre portant sur l’impossibilité. Des parties du dessin donnent lieu à des interprétations incompatibles entre elles. Tous les objets représentés ne pourraient pas exister en réalité.
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Ou alors on interprète des choses très différentes des choses représentées. C'est-à -dire qu’on utilise plusieurs éléments (dessins) qui vont faire naître, former une autre interprétation visuelle différente des dessins de base.
Une vieille dame ou une jeune fille ?
Deux personnes agés ou deux mexicains ?
Les stéréogrammes
C’est une image comme du papier peint faite par un ordinateur. On déforme l’image d’une façon particulière pour faire apparaître le relief que l’on veut.
Un stéréogramme est une image en 3 dimensions où l’on peut voir une forme en relief dans un décor.
Pour voir un stéréogramme la meilleure façon est de placer ses yeux tout près de l’image, de loucher, et de se reculer doucement de l’image. Vous verrez alors apparaître une image en relief.
Vous devriez voir apparaitre un coeur
